Métis

« the most dangerous wolf is the one who looks like a sheep »

PSYCHOLOGICAL CONFESSIONS

J'ai beau sembler inoffensive et naïve, je suis loin de l'être. Le plus dangereux des loups est celui qui ressemble à un mouton. Et pour cause, j'ai appris avec les plus grands.
Les valeurs et la morale avec mon père, l'art de la guerre avec mon mentor, l'attitude, la stratégie, la manipulation et tout le reste avec ma mère.
Papa a beau être un type faible, il sait discerner le bien du mal, c'est ce qui me plaît chez lui, il sait quand est ce qu'il faut donner la mort mais aussi quand est ce qu'il faut accorder la vie. Car je veux inspirer la peur mais aussi le respect à mon peuple, être une commandante juste qui ne se maintient pas au pouvoir qu'en étant un bourreau.
La façon qu'a Enthraa de régner, je la tolère surtout car j'y suis obligée, il serait suicidaire de vouloir la changer. Et puis, il faut dire que je ne suis pas à sa place donc je ne peux pas réellement comprendre ce qu'elle est obligée de faire, peut être qu'un jour ce sera le cas. Malgré tout, j'ai énormément de respect pour elle, après la mort de Maman, elle est devenue mon modèle. J'ai bien peur que si Père disparait de ma vie, je suive entièrement l'exemple de mon ainée et que je perde de vue les valeurs morales que l'on m'a enseignées. Mais tout n'est pas à jeter dans sa façon d'enseigner: ses méthodes de combat, son éloquence, des choses dont j'ai besoin si je veux être une bonne meneuse.
Néanmoins, celle qui a le plus influencé qui je suis aujourd'hui, celle qui m'a forgée, c'est ma mère. Beaucoup ont connu Minah comme leur cheffe de guerre, fière et puissante, je l'ai connue comme mon professeur. Avec elle, j'ai appris à mentir, à manipuler et à tromper l'ennemi. Elle m'a aidée à sculpter mon masque, à adopter l'allure et le comportement qu'il faut. Pas de larmes, peu de sourires, pas de sentiments trop visibles.
Grâce à elle, je peux aujourd'hui me présenter au monde comme une fille forte et bornée qui sait tenir tête au plus féroce des ennemis. Une jeune femme qui sait quand est ce qu'il faut abandonner le combat, comment convaincre et manipuler au moyen de mensonges et autres fourberies. Une seconde qui a confiance en soit et qui connait sa valeur.
Et même si quelques défauts comme une curiosité maladive, un manque de sérieux ou encore une trop grande impatience viennent noircir le tableau, ce n'est rien comparé à l'évolution que j'ai connue depuis mes débuts en tant que guerrière.

STORYLINE OF THE CHARACTER

-Ai laik Métis kom Trikru, mo nomon laik Minah, mo nontu laik Ivar. Ai gaf in kom au heda. (Je suis Métis du peuple des arbres, ma mère est Minah, mon père est Ivar. Je veux devenir commandante.)

Ma mère sourit et m'ébouriffa les cheveux, attendrie par ma petite voix criarde. J'avais à peine dix ans mais j'étais déjà vouée à devenir une guerrière, comme elle. Mon père était artisan et je n'avais aucune envie de suivre cette voie, l'appel de la guerre et des combats résonnait en moi et l'idée de confectionner quoique ce soit ne me séduisait guère. En même temps, avec une figure maternelle aussi respectée, je ne pouvais que souhaiter lui ressembler. Elle était cheffe de guerre, un rôle vraiment prestigieux. Mais j'avais encore plus d'ambitions, je voulais l'égaler et surtout la surpasser, en fait, je voulais être commandante.
Ma famille était heureuse et soudée, malgré le fait que Maman parte très souvent faire la guerre. Père avait peur pour elle, mais pas moi, à mes yeux elle était invincible.
Jusqu'au jour où... elle tomba au combat. Trikru était opposé à Azgeda, une guerre qui durait depuis de longues années mais qui devenait de plus en plus dangereuse et meurtrière au fil du temps. Une guerre qui avait finit par coûter la vie à celle que j'avais toujours mise sur un piédestal. Mon monde aurait pu s'écrouler, disparaître avec elle. Mais je n'étais pas mon père, j'étais forte et même si la mort de maman me touchait profondément, elle m'avait appris à contenir ma peine.
Alors, j'observai Coahoma, sa seconde, prendre sa place dans le plus grand des silences, approuvant les choix de ma défunte mère. Et je m'appliquai à mettre toute mon énergie dans ce pourquoi j'étais née: devenir commandante. Mon ascension fut si simple, il me suffit de me démarquer pour passer du rang de guerrière à celui de seconde, plus proche de la reine que personne d'autre. Si elle mourrait sans enfant, je prendrais peut être sa place. Peut être... Le sang qui coulait dans mes veines ne m'assurait pas de vivre plus longtemps que la reine. Nightblood. A la mort de mon mentor, je devrais mettre à mort tous les autres détenteurs de ce précieux sang. Si je réussissais, je deviendrais Reine de Trikru et Commandante des treize clans natifs. C'était quitte ou double.
En devenant la disciple d'Enthraa, j'étais loin d'avoir fait le plus dur, la reine était complètement folle à lier, s'abreuvant de la souffrance et se délectant des rivières de sang qu'elle faisait naître. Pour la première fois depuis le début de mon apprentissage, j'eus vraiment peur. Mais si elle m'avait choisit, c'est car nous étions nées dans le même village et qu'elle était au courant du fait que mon sang n'était pas banal.